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maturée lui empêcha d’achever. La science instituant l’art de la vie. Le philosophe s’établit, comme au temps des législateurs grecs, en informateur des peuples. C’est cette conviction qui l’a conduit sous le sabre des gendarmes et qui lui a coûté la vie. Son moyen d’action fut la Révolution. Il s’y précipita avec ardeur, sans aucune réserve, joua sa vie et perdit son enjeu. De complot en conspiration, d’insurrection en révolution, il est arrivé jusqu’au jour où la Commune de Paris livrait sa première grande bataille, et il a été son premier martyr ; il a sacré de son sang la grande cause du prolétariat, qui peut succomber aujourd’hui, demain peut-être encore, mais qui sera certainement bientôt victorieuse.

Le jour n’est pas loin en effet où toutes les doctrines sociales dont l’application doit assurer l’émancipation des travailleurs seront complètement élucidées, où elles auront persuadé les esprits et conquis les majorités. Et alors elles régneront. Car on n’étouffe pas le droit, on n’étouffe pas la science, on n’étouffe pas toujours les revendications de la misère qui veut vivre, de l’ignorance qui veut s’instruire, de l’abjection qui veut se relever ; non, on ne les étouffe pas par la fusillade, les coups de canons, la mitraille, les exécutions sommaires et les massacres en masse.

Jamais une cause n’est si près de son triomphe que lorsque ses apôtres tombent sous les coups de ses ennemis. Rien ne fait mieux germer et fruc-