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la surveillance, fort mal faite, qui était exercée par les tirailleurs, et se présenta inopinément devant la gare, où Flourens, escorté de plusieurs officiers, se rendait après une inspection. Se voyant en présence de l’ennemi, Flourens tira son revolver et blessa assez grièvement l’un des gendarmes ; il fut aussitôt entouré avec ses aides de camp ; une mêlée à l’arme blanche s’engagea et le malheureux général de la Commune tomba frappé mortellement de deux coups de sabre sur la nuque. C’est l’officier commandant la petite escouade qui le tua.

Ses deux aides de camp ont été désarmés et faits prisonniers : l’un d’entre eux était d’ailleurs sérieusement blessé. Le cadavre de Flourens a été transporté dans la maison d’un cultivateur de l’avenue, puis chargé sur un tombereau rempli de paille et dirigé sur Versailles, où il fut publiquement exposé, afin sans doute de satisfaire la curiosité féroce de la foule abjecte et vile de la royale cité du Parc-aux-cerfs, du grand et du petit Trianon. Cette populace se faisait remarquer par la rage qu’elle déployait contre les malheureux prisonniers faits à l’armée de la Commune.

Refaire la race humaine, nos tristes peuples modernes, sur le modèle des grands Hellènes, par la vie libre et la libre pensée, fut l’idée fixe de la vie de l’infortuné Flourens. La Science de l’homme, tel est le titre de son grand ouvrage, que sa mort pré-