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vernement de M. Thiers voulait leur faire accomplir, refusèrent de tirer sur leurs concitoyens se battant pour la défense de leurs droits, qui sont aussi ceux des prolétaires de toute l’armée.

Les brigands qui leur avaient mis les armes à la main pour accomplir l’œuvre sanglante et liberticide que la réaction impitoyable attendait d’eux, firent saisir, désarmer et immédiatement fusiller par les sergents de ville sur le front du régiment les malheureux qui avaient refusé de se souiller du plus affreux de tous les crimes : celui d’égorger les défenseurs du droit et de la justice.

Voici l’horrible proclamation adressée par un des chefs des hordes versaillaises à ses soldats :

“ La guerre a été déclarée par les bandes de Paris.

“ Hier, avant-hier, aujourd’hui, elles ont assassiné mes soldats.

“ C’est une guerre sans trêve ni pitié que je déclare à ces assassins. J’ai dû faire un exemple ce matin : qu’il soit salutaire ; je désire ne pas en être réduit de nouveau à une pareille extrémité.

“ N’oubliez pas que le pays, que la loi, que le droit, par conséquent, sont à Versailles et à l’Assemblée nationale, et non pas à la grotesque assemblée de Paris, qui s’intitule Commune.

“ Le général commandant la brigade,
Galifet.

“ Le 3 avril 1871. ”