gardé ; on n’apercevait ni une sentinelle, ni un seul soldat. Les officiers et un commandant de mobiles qui était à la tête de la colonne s’avançant directement sous le feu du Mont Valérien, assuraient à leurs hommes que cette citadelle était occupée par des troupes amies et que le commandant du fort avait promis de ne pas tirer sur les gardes nationaux. C’était donc en toute confiance et, sur la foi des promesses qui leur étaient faites que les troupes de la Commune continuaient leur route ; le 118me bataillon de la garde nationale marchait à leur tête. Mais lorsque ce dernier fut engagé dans la route qui contourne les glacis, la forteresse, jusque là silencieuse et inanimée, s’éclaira d’une ceinture de feu, un roulement épouvantable, un tonnerre de coups de canons retentit tout à coup, les bouches à feu de la citadelle vomirent les boulets, les obus, les bombes et la mitraille sur les imprudents et trop confiants gardes nationaux que leurs chefs avaient conduits aussi inconsidérément sous la gueule des canons.
Plusieurs gardes nationaux tombèrent morts, un plus grand nombre d’autres furent blessés. Heureusement pour eux, le commandant du fort les avait laissé avancer trop près et, comme ils étaient dans un chemin creux, la plupart des projectiles passèrent par dessus leurs têtes.
Mais cet accueil redoutable, auquel les garde nationaux étaient loin de s’attendre, à cause des pro-