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On voit par ce rapport que les autorités de Versailles, tout en dissimulant leurs crimes et en exagérant leurs succès, déclarent elles-mêmes que ce sont leurs troupes qui ont attaqué celles de la Commune, et elles avouent en outre “ que l’exaspération de leurs soldats était extrême.” Il ne faut donc pas s’étonner si les gendarmes, les gardes municipaux et les sergents de ville de l’armée de M. Thiers se sont rendus coupables des crimes atroces qu’on leur reproche, et s’ils ont supplicié, d’une manière aussi cruelle que barbare, les défenseurs de la Commune faits prisonniers par eux.

Mais ni cette brusque attaque, ni les cruautés accomplies par leurs ennemis, ni l’ardeur furieuse des gendarmes de Versailles, ni la férocité fanatique des zouaves pontificaux de Charette, ni l’élan grossier des marins bretons, ni la supériorité de l’armement, ni la précision du tir des soldats de Versailles n’avaient découragé les défenseurs de la Commune.

Toute la nuit avait été employée à convoquer et à réunir les bataillons de la garde nationale.

Le lendemain, 3 avril, dès le point du jour tous ceux qui étaient prêts, et ils étaient nombreux, s’ébranlèrent et se mirent en route dans la direction de Versailles.

Les troupes de la Commune qui devaient agir ce jour-là étaient divisées en trois corps d’armée.

La première colonne, formant l’aile droite, était