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coups de canon partis de Versailles ; d’ailleurs, les gardes nationaux n’occupaient pas d’hier matin le rond point de Courbevoie, où ils ont été surpris ; ils n’y étaient ni fortifiés, ni en nombre ; ils se trouvaient avoir à peine quelques cartouches contre les canons et les mitrailleuses… Il n’y a pas de doute et pas d’équivoque : ceux de Versailles ont attaqué !

“ Nous ne voulons pas, pour l’instant, voir autre chose ; nous laissons là toute question politique, toute appréciation de principe ; nous ne cherchons pas de quel côté est la raison, de quel côté pourra être le succès ; nous nous bornons à constater ce fait acquis : le gouvernement dont M. Thiers est le chef, qu’il ait ou non pour lui la légalité ou même le droit, qu’il doive ou non remporter la victoire, est et demeurera toujours atteint et convaincu d’avoir tiré le premier coup de feu de la guerre civile, l’ennemi, le Prussien, présent et menaçant encore ; la garde nationale et l’armée française encore toutes deux blessées, toutes deux saignantes ; ce gouvernement a le premier lancé celle-ci sur celle-là. Quoi qu’il arrive, et quand il gagnerait la bataille, ce gouvernement est perdu. Perdu pour ses partisans eux-mêmes, perdu dans le présent, perdu dans l’avenir. Jamais, jamais ! il ne se relèvera de ce crime devant l’histoire et devant la patrie.

"La patrie, en effet, comme ferait une mère entre deux fils qui en viendraient aux mains, ne sait pas,