Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/254

Cette page a été validée par deux contributeurs.

peuple de Paris. Nous avions enregistré ses provocations et ses menaces, mais on nous eût demandé si nous pensions qu’il les mettrait à exécution, nous aurions répondu : ‘ Nous ne le pensons pas. ’

“ Nous nous disions : ‘ M. Thiers essaye de faire la grosse voix, il tâche d’intimider Paris par l’étalage de ses sabres et le dénombrement de ses forces, il passe des revues, il tient des conseils, il écrit des circulaires ; ce sont là ruses diplomatiques et finesses parlementaires pour s’assurer des conditions meilleures dans une transaction possible. Mais il est trop habile politique et peut-être au fond trop bon français pour risquer sa renommée, et aussi pour précipiter sa patrie dans cette horrible aventure de la guerre civile. ’

“ Eh bien ! nous nous trompions ; voilà que la bravade se change en attentat, et que la rouerie se transforme en crime. Cette phrase vantarde de la circulaire du 1er avril, qui nous avait fait sourire : ‘ À Versailles, s’achève de s’organiser une des plus belles armées que la France ait possédées, ’ devient une des plus abominables paroles qui aient été prononcées, quand réellement cette ‘ belle armée ’ se jette sur ce grand Paris !

“ Ils ont attaqué !

“ Qu’ils n’essayent pas de dire non ! Le fait est avéré et prouvé, les journaux les plus modérés en conviennent eux-mêmes, le signal a été donné par deux