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Le 208e, qui occupait la gare Saint-Lazare, a reçu l’ordre de partir.

On a armé les remparts de canons, des embrasures ont été pratiquées ; on a travaillé activement sur toute la ligne de l’Ouest.

Le commandant Flourens arrive à la tête de son bataillon et sort par la porte des Ternes. Les bataillons se succèdent. L’avenue de la Grande Armée est remplie de gardes nationaux et de curieux.

Quelques soldats de la ligne, appartenant aux troupes de Versailles, rentrent dans Paris.

Les zouaves de Charette se battent sous le drapeau blanc ; ils portent tous sur la poitrine un cœur de Jésus, en drap blanc, ayant pour inscription : “ Arrêtez, le cœur de Jésus est la vérité. ” On dit aussi qu’ils crient : “ Vive le Roi ! ”

“ Les gendarmes, ” dit le Vengeur, “ ayant fait prisonniers quelques gardes nationaux du 93e bataillon, au rond point des Bergères, les ont attachés à la queue de leurs chevaux, les ont traînés ainsi jusqu’au pied du Mont Valérien et les ont fusillés. Les cadavres défigurés de ces malheureux ont été retrouvés et rapportés à la mairie de Neuilly, où la foule se presse pour les voir. L’un de ces corps a été mutilé avec une barbarie sauvage." Ce sont là les premiers actes de cruauté féroce commis par les troupes de Versailles, qui devaient être suivis de tant