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leur commandant en chef. Dans cette pièce officielle, le général royaliste ne parlait que du respect « de la discipline de l’ordre qui seul peut ramener la prospérité. »

Il déclarait avoir « la ferme volonté de réprimer avec énergie tout ce qui pourrait porter atteinte à l’ordre et à la tranquillité, » etc.

Enfin il ajoutait : « Il est nécessaire que le travail répare le plus tôt possible les malheurs de la guerre. »

Or, dans la situation précaire où on était, en face des éventualités, des dangers, des ruines, des désastres de la patrie, parler de reprise du travail semblait aux ouvriers une dérision et une amère ironie. Ils savaient tout aussi bien que M. d’Aurelle de Paladines qu’il n’y avait pas de reprise de travail à espérer pour le moment, et ils pensaient que le commandant en chef de la garde nationale voulait les désarmer et les renvoyer chez eux sous prétexte de la reprise du travail.

Le citoyen Brette, capitaine de la garde nationale de Belleville, exprimait d’une façon énergique, dans une proclamation adressée à sa compagnie, la violente indignation qui était alors dans tous les cœurs :

« Citoyens, » disait-il, « nous avons des armes, nous avons des cartouches, qui donc oserait nous les enlever ? Ceux qui le tenteraient recevraient à l’instant notre plomb dans la poitrine. »