Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/247

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tous les privilèges, de tous les monopoles, de tous les despotismes et de toutes les tyrannies économiques, politiques et religieuses ; pour la suppression du prolétariat, de la misère et du paupérisme ; en un mot pour l’émancipation complète, radicale, absolue de tous les travailleurs.

Voilà quels étaient les deux buts diamétralement opposés pour lesquels allaient se battre les deux armées de Versailles et de Paris, qui étaient maintenant en présence et que le moindre conflit ou le plus léger incident pouvait mettre aux prises.

Versailles était le pôle de l’iniquité et Paris celui de la justice.

Nous verrons un peu plus loin comment se dégagea de ces deux éléments contraires l’effroyable tempête que nous allons décrire.

Mais expliquons avant, quelle était la situation de ces deux armées à la fin de mars.

Les troupes communalistes et les troupes de Versailles sont là face à face, et peuvent se braver des avant-postes. Pendant qu’à Paris chaque barricade s’effondre au souffle des pacifications, au dehors des bastions l’on vit sur le pied de guerre. Les forts de la rive gauche, ainsi que la redoute des Hautes-Bruyères, sont occupés chacun par trois bataillons de milice civique, dont le service hors Paris est en moyenne de six fois vingt-quatre heures. Les forts sont munis de pièces d’artillerie, accompagnées de