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Elle comptait dans ses rangs toute cette admirable population parisienne ; comprenant ce que la France a de plus intelligent, de plus énergique, de plus courageux, de plus dévoué et de plus héroïque.

Elle avait à la tête de ses bataillons les chefs républicains les plus dévoués et les plus populaires, choisis et nommés par elle ; et elle était commandée par de jeunes généraux-citoyens, qui avaient gagné leurs grades en quelques mois en marchant à sa tête contre l’ennemi, et dont la plupart avaient été les principaux auteurs de la Révolution du 18 mars. Les plus connus d’entre eux étaient les généraux Flourens, Duval, Bergeret et Eudes.

La première de ces deux armées était au service de la réaction monarchique et cléricale la plus arriérée, la plus rétrograde, que l’on ait encore vue en France, ne rêvant que la restauration du trône, de l’autel et des institutions monarchiques d’avant quatre-vingt-neuf ; voulant non-seulement rétablir la royauté de droit divin, la prépondérance du catholicisme comme religion d’État, mais encore détruire tout ce qui restait dans le domaine économique des conquêtes de la révolution française. Le peu de liberté, de franchises et de droits dont jouissait la classe ouvrière étaient menacés par elle. La petite bourgeoisie et les prolétaires parisiens savaient parfaitement que, si le gouvernement de Versailles, qui avait fui de Paris le 18 mars, rentrait en vainqueur dans la capitale, ce