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de la décapitaliser ; tout contribuait à éloigner Paris de Versailles, et à creuser plus profondément l’abîme qui séparait le gouvernement de M. Thiers et la majorité de l’assemblée du peuple de Paris.

Des symptômes indéniables de cette rupture profonde, de cette désaffection irrémédiable, se manifestaient dès le commencement de mars. Le 4 de ce mois, des délégués de divers bataillons de la garde nationale de Paris se réunissaient et décidaient par un vote que si l’assemblée nationale continuait à siéger à Bordeaux ou dans une autre ville que Paris, et que si la majorité royaliste de cette assemblée voulait restaurer la royauté, placer un Bourbon ou un d’Orléans sur le trône, la garde nationale proclamerait la liberté, l’indépendance, l’autonomie de la capitale et la République parisienne.

Quelques jours plus tard la nomination du général d’Aurelle de Paladines au commandement en chef de la garde nationale de Paris vint encore augmenter les défiances de cette ville, et la confirmer dans l’intention qu’elle avait déjà de procéder elle-même à la nomination de tous ses chefs sans exception aucune, du caporal jusqu’au général commandant en chef.

Le général d’Aurelle publia un ordre du jour qui était bien fait pour augmenter les défiances et la colère des gardes nationaux, et pour les faire persister dans leur intention de nommer eux-mêmes