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c’était le décret supprimant le budget des cultes et faisant rentrer les biens de mainmorte dans le domaine communal. Aux yeux des pieux fils des Croisés, ce décret était plus qu’un crime contre la propriété, c’était un abominable, un épouvantable sacrilége.

On le voit, dès le début de la Commune, l’abîme qui la séparait de l’assemblée de Versailles avait été creusé plus profond encore, et il fallait renoncer à le combler jamais. Versailles et Paris étaient deux pôles contraires s’excluant réciproquement, deux mondes opposés ; l’un, Versailles ou la majorité de l’Assemblée, représentait la féodalité, le moyen-âge, la vieille société royale et catholique avec tous ses préjugés, tous ses privilèges surannés, anti-révolutionnaires, pour laquelle 1789, 1792, 1830, 1848, 1870, 1871, et tout le dix-neuvième siècle n’avaient pas existé ; l’autre, Paris ou la Commune, personnifiait les aspirations et les espérances des travailleurs-prolétaires vers un monde nouveau, vers une transformation complète de la société ; c’était la négation, la destruction, le renversement absolu des institutions actuelles, l’abolition radicale de toute exploitation. Voilà comment la question était posée depuis la première séance de la Commune.

En disant cela, nous ne voulons pas affirmer que tous ses membres fussent des communistes-révolutionnaires ; non, beaucoup, la plupart, l’immense