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exploiteurs. Comment sans armée comprimer le peuple, comment le maintenir sous le joug, perpétuer le despotisme, le prolétariat, la misère et le paupérisme qui font la joie, la félicité et la prospérité des exploiteurs ?

L’armée permanente est la clef de voûte de l’édifice construit en France par la bourgeoisie moderne. Si on abolit la conscription, si on dissout l’armée permanente, il n’y a plus de force capable de maintenir les ouvriers sous le joug, et tous les privilèges bourgeois sont en péril.

La mise en accusation des membres du gouvernement de Versailles, et la mise sous séquestre de leurs propriétés dans Paris, étaient aussi bien faits pour inspirer non-seulement la colère et la réprobation, mais encore la terreur aux membres de l’assemblée de Versailles. La Commune pour eux était l’anté-Christ, l’ennemie jurée de tous leurs droits et de tous leurs privilèges, c’était “ l’infâme ” qu’il fallait écraser à tout prix. Séquestrer les biens des Thiers, des Jules Favre, des Jules Simon, des Picard, des Ferry, si rapidement et si peu honorablement conquis, depuis le Quatre-septembre, par les moyens honnêtes et modérés, que chacun connaît, c’était un crime épouvantable.

Mais ce qui dépassait toute abomination, ce qui soulevait surtout contre la Commune les vénérables et catholiques ruraux de la majorité de Versailles,