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Le projet de loi dont nous parlons rendait les communes responsables du paiement intégral des loyers dans le cas où les locataires seraient dans l’impossibilité de les acquitter.

Cette petite loi d’amour grevait ainsi la ville de Paris de plusieurs centaines de millions. C’était une ruine de plus pour ses finances, déjà en si mauvais état depuis l’administration de MM. Haussmann et Ferry, et depuis les désastres causés par la siège. Mais peu importait à messieurs les burgraves Versaillais, que Paris soit ruiné, mis en faillite et fasse banqueroute, pourvu que le principe, les droits et tous les privilèges inviolables et sacrés de la propriété soient sauvés.

Entre cette législation propriétaire draconienne et le décret de la Commune il y avait un abîme.

L’ajournement du paiement des intérêts hypothécaires était une autre atteinte non moins grave portée à la propriété, qui faisait frémir d’indignation messieurs du gouvernement de Versailles.

L’abolition de la conscription, dont la conséquence la plus directe était la suppression des armées permanentes dans peu de temps, souleva aussi un long cri d’indignation dans les rangs des modérés de toute nuance.

La suppression prochaine de l’armée permanente, produit de la conscription, était un autre sujet de profonde douleur pour tous les privilégiés et tous les