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se soumettre de bonne grâce à une loi qu’il n’aurait même pas discutée, à une loi qui ne lui laisserait ni l’administration de sa police, ni la disposition souveraine de ses finances, ni la direction de sa garde nationale ; à une loi qui serait, non pas le gage de sa liberté, mais le sceau même de sa servitude.

“ En se constituant en Commune, si Paris a renoncé à son omnipotence apparente, identique en fait à sa déchéance, il n’a pas renoncé à son rôle initiateur, il n’a pas abdiqué ce pouvoir moral, cette influence intellectuelle qui a tant de fois, en France et en Europe, donné la victoire à sa propagande. Paris affranchi, Paris autonome n’en doit pas moins rester le centre du mouvement économique et industriel, le siège de la Banque, des chemins de fer, des grandes institutions nationales, d’où la vie se répandra plus largement à travers les veines du corps social, qui, de leur côté, la lui reporteront plus active et plus intense.

“ En attendant que le triomphe définitif de sa cause ait rendu à Paris affranchi le rôle influent, mais non dominateur, que la nature, l’évolution économique et le mouvement des idées lui assurent, la Commune se bornera à défendre dans leur intégrité ses intérêts et ses droits. Qu’il s’agisse d’organisation municipale, de loyers ou d’échéances, elle légiférera pour lui souverainement, parce que ce sont là ses affaires, ses intérêts propres lesquels ne