mieux disciplinés, et possédaient des éléments matériels de succès supérieurs aux leurs. En 1848 comme en 1871, la force a battu le droit momentanément ; mais elle ne l’a pas, elle ne peut pas l’avoir vaincu définitivement.
L’écrivain du Journal Officiel avance encore une chose bien hasardée, bien peu sérieuse quand il dit : “ Avouons-le, la tâche était moins lourde aux hommes du 18 mars. Le déplorable malentendu qui, aux journées de juin, arma l’une contre l’autre deux classes, toutes deux intéressées, non également, il est vrai, aux grandes réformes économiques, cette funeste méprise, disons-nous, qui rendit la répression de juin si sanglante, ne pouvait se renouveler. ”
C’est là une profonde erreur que les événements se sont chargés de démentir d’une manière bien malheureuse et bien cruelle.
Le rédacteur anonyme de l’Officiel fait preuve en outre d’une ignorance bien regrettable de la situation en 1871, et qui prouve qu’il se faisait une idée bien fausse de la cause de la Révolution du 18 mars, quand il ajoute :
“ Cette fois (en 1871) l’antagonisme n’existait pas de classe à classe ; il n’y avait pas d’autre sujet de lutte que la vieille guerre, toujours recommencée, bientôt finie sans doute, de la liberté contre l’autorité, du droit municipal et civique contre l’absorption et l’arbitraire gouvernemental. ”