se sont pas trouvés dans les élus du 26, “ puis-qu’après un éclatant triomphe de la force ” cette révolution a “ avorté, ” et que dès aujourd’hui ses auteurs “ subissent les outrages et les calomnies de l’histoire mensongère, comme les insurgés de juin 1848 ; ” auxquels, — suivant notre auteur, — “ il ne manqua pour triompher que de concevoir, même imparfaitement, la question impérieuse et redoutable qu’ils avaient sentie et posée. ”
Nous ne partageons pas les idées de l’auteur de cette appréciation sur les insurgés de juin 1848. Ces derniers, quoi qu’on en dise, et malgré les vingt ans de calomnie de l’histoire, possédaient, non pas imparfaitement seulement, mais très-clairement et très-complètement, l’idée de l’émancipation sociale pour laquelle ils s’étaient soulevés aux cris : “ Vivre en travaillant ou mourir en combattant ! ” Les insurgés de juin 1848, comme leurs frères de mars 1871, se battaient pour l’affranchissement du prolétariat, pour l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme, et ils en avaient conscience. S’ils ont succombé ainsi que les défenseurs de la Commune, ce n’est pas l’idée qui leur a fait défaut, pas plus qu’aux révolutionnaires socialistes de 1871. Non ! c’est parce que dans la lutte sanglante, dans le duel à mort qu’ils avaient engagé contre la vieille société, leurs ennemis organisés d’ancienne date, ayant une machine de guerre toute montée, étaient mieux armés,