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“ Les Socrates accoucheurs d’idées n’ont pas manqué non plus à la Révolution du 18 mars.

“ Après l’avoir faite, ils l’ont acclamée, défendue, démontrée. Hier elle parlait ; dès aujourd’hui elle agit, et ainsi elle se démontre encore.

“ Les combattants du 10 août ne se bornèrent pas à proclamer la liberté, l’égalité, la fraternité : ils définirent le sens de ces grandes paroles qui, réunies dans cette triade immortelle, avaient encore, pour leurs contemporains, quelque chose d’étrange, de vague et d’indéterminé ; ils en indiquèrent la portée et les conséquences, ils en montrèrent les applications à la vie civile et politique.

“ Si les révoltés du 18 mars n’avaient su au lendemain de leur victoire que bégayer le mot de Commune, sans déterminer dès l’abord les principes élémentaires, primordiaux de l’organisation communale, il ne resterait peut-être aujourd’hui, de leur vaillance et de leur force, que le souvenir d’une défaite.

“ Pendant vingt ans peut-être, ils auraient subi les outrages et les calomnies de l’histoire mensongère, comme les insurgés de juin 1848, auxquels il ne manqua pour triompher que de concevoir, même imparfaitement, la question impérieuse et redoutable qu’ils avaient sentie et posée.

“ Avouons-le, la tâche était moins dure aux hommes du 18 mars. Le déplorable malentendu qui,