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l’estrade, et viennent prendre place sur les sièges autour du bureau.

Ils sont accueillis par le plus grand enthousiasme, les plus vifs applaudissements et les cris innombrables de : “ Vive la Commune ! ” “ Vive la République ! ” Tout Paris était avec eux.

La plupart des nouveaux élus étaient en civils, quelques-uns en uniforme d’officiers de la garde nationale ; tous étaient ceints de l’écharpe rouge frangée d’or, ils avaient en outre à la boutonnière un ruban de la même couleur ayant des franges semblables.

Aussitôt que les membres de la Commune et du Conseil Central ont pris place, le président de ce dernier agite la sonnette placée sur la table, et les canons du quai de Grève font entendre leur roulement formidable ; d’autres détonations leur répondent de toute part.

À ce moment la place de l’Hôtel-de-Ville présente le spectacle le plus grandiose, le plus solennel et le plus émouvant. Les drapeaux des bataillons, les enseignes des compagnies flottent au vent, la forêt des fusils et des baïonnettes resplendit au soleil, les uniformes innombrables se dessinent partout, les figures bronzées et martiales des gardes nationaux s’animent, s’éclairent d’enthousiasme, leurs yeux brillent d’espérance. On dirait qu’un souffle régénérateur a passé sur cette multitude immense, courbée