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de ses bataillons envahit la place et déborda dans la rue de Rivoli, sur les places, dans les squares, sur les quais, dans l’avenue Victoria, et sur le boulevard de Sébastopol, qui furent submergés par elle.

La foule des spectateurs était immense. Elle se pressait et s’entassait partout ; sur les trottoirs, dans les magasins et les allées ; les appartements des maisons voisines étaient remplis, toutes les fenêtres étaient garnies de spectateurs ; les barricades servaient d’estrades naturelles sur lesquelles hommes, femmes, enfants s’entassaient à les faire crouler.

La statue équestre d’Henri IV, qui décore la façade de l’Hôtel-de-Ville, était voilée d’une tenture rouge, sur laquelle se détachait le buste de la République, ombragé de drapeaux rouges et coiffé d’un bonnet phrygien. Sous la déesse populaire, devant la porte centrale et communiquant avec l’intérieur de l’Hôtel-de-Ville par un couloir, s’élevait une vaste estrade tendue de rouge, garnie de sièges et d’une table servant de bureau.

Le drapeau rouge du peuple flottait tout au haut de l’Hôtel-de-Ville, ainsi que sur les Tuileries et sur tous les monuments publics. Celui de la Commune était au fronton du monument communal, et ceux de tous les bataillons étaient en faisceau devant l’estrade.

À quatre heures les membres du Comité Central et ceux de la Commune font leur apparition sur