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Toutes les dépêches, tous les journaux de la capitale en date des derniers jours de février constatent l’état d’ébullition populaire que nous signalons, et lui donnent pour motifs les deux causes que nous avons indiquées.

Voici d’abord une correspondance, fort remarquable, d’un journal impérialiste hostile à la Révolution, lequel ne peut être soupçonné de partialité pour elle : nous en extrayons quelques passages, qui donneront une idée exacte de l’agitation dont la population parisienne, dès la fin de février, était animée, ainsi que des causes qui l’avaient produite.

« Paris, 28 février 1871, soir.

« L’agitation, qui avait un peu diminuée dans la journée, semble reprendre ce soir, du moins du côté des boulevards, dans les faubourgs du Nord et de l’Est (Montmartre, Belleville, la Chapelle, Ménilmontant).

« Sur les boulevards il y a des groupes animés qui prennent parfois l’importance de véritables rassemblements. À huit heures il y avait plus de 2 000 personnes vers la porte Saint-Denis.

« Dans les faubourgs du Nord et de l’Est on agit comme à la veille d’une bataille. On voit passer des hommes armés et on rencontre çà et là des barricades, dont quelques-unes sont bel et bien garnies de canons et de mitrailleuses. Ces pièces pro-