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et la population de Paris. Il voulait laisser s’accomplir les événements qu’il prévoyait, laisser s’installer la Commune qu’il voulait détruire, et il voulait gagner du temps pendant qu’elle se constituerait pour organiser une force armée capable d’étouffer la Révolution du 18 mars, d’anéantir la Commune, de les noyer toutes les deux dans des flots de sang ; il se promettait bien de ne pas reculer plus tard devant le cataclysme sanglant qu’il semblait redouter alors. En politique habile, froid et cruel, il préparait le terrain et les éléments qui devaient assurer son sanglant triomphe.

L’adhésion de l’Assemblée aux élections communales ou l’acceptation de la proposition des maires de Paris formulée par M. Arnaud (de l’Ariége), amenait forcément un compromis, si non une réconciliation entre Paris et Versailles, et ruinait tout le plan de M. Thiers ; c’est ce que ce dernier ne voulait pas. Voilà le véritable motif qui lui a fait enterrer sous les fleurs de sa perfide rhétorique la proposition Arnaud.

Pour cet homme fatal, comme pour César, le sort en était jeté ; il voulait arriver à la réalisation de son plan et de ses projets politiques, même en traversant un sanglant Rubicon.

Pendant que M. Thiers ourdissait son intrigue parlementaire et qu’il réussissait à faire repousser la proposition de M. Arnaud (de l’Ariége), le Comité Central de la garde nationale ne restait pas inactif.