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qu’il était animé des intentions les plus conciliantes, qu’il avait horreur de la guerre civile et qu’il voulait employer tous les moyens possibles et raisonnables pour éviter l’effusion du sang.

M. Thiers outrageait donc sciemment la vérité quand il affirmait qu’un mot imprudent dit à l’Assemblée pouvait faire couler des torrents de sang.

Le jour même où M. Thiers exprimait ces craintes si déplorablement exagérées, l’assemblée de Versailles, par l’accueil malhonnête, blessant, grossier, qu’elle avait fait aux maires de Paris, avait certes fait tout ce qu’il fallait pour exciter à la guerre civile, si cette dernière eut été possible ; et après la scène si imprudente, si inconvenante, si provocatrice qui avait eu lieu lorsque les maires de Paris s’étaient montrés dans la tribune qui leur avait été réservée à l’Assemblée, il n’est pas possible de supposer que la population, qui a supporté sans mot dire cet outrage grossier fait à ses magistrats, était disposée à verser le sang à flots pour un seul mot malheureux dit à la tribune. Monsieur Thiers, quelque subtil, quelque habile et quelque roué qu’il soit, ne parviendra jamais à faire admettre son effrayante hypothèse par une personne intelligente et de bonne foi.

Le chef du pouvoir exécutif, en évoquant devant l’Assemblée le spectre sanglant de la guerre civile, avait un but secret. Il voulait empêcher tout compromis, tout moyen de conciliation entre l’Assemblée