Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/158

Cette page a été validée par deux contributeurs.

opinion qu’ils appartiennent, de bien réfléchir en ce moment à leurs paroles et à leurs actes.

“ Tout le monde ici, en présence des événements immenses qui se passent, aura une responsabilité des plus graves. Rentrez en vous-mêmes, étouffez vos passions, ne songez qu’à l’intérêt public, et, si vous le faites, je ne doute pas de la résolution que nous saurons prendre. (Très-bien ! très-bien !)

“ Quant à nous, membres du gouvernement, si la discussion s’engageait, vous verriez que nous n’avons rien à craindre de la publicité. Ce n’est donc pas pour nous que je viens vous demander le silence maintenant, c’est pour le pays. Si l’on veut éclaircir ces faits en séance publique, il peut en résulter des événements considérables. Il est possible qu’une parole malheureuse, dite sans mauvaise intention, fasse couler des torrents de sang.

“ Eh bien, permettez-moi de parler avec franchise : au milieu des grands événements, on éprouve une agitation intérieure qui ne trouve sa satisfaction que dans les discussions ; voilà l’entraînement auquel il faut savoir résister. (Approbation.) Je vous adjure, si vous êtes une Assemblée vraiment politique, de voter comme le propose la commission, et de ne pas vouloir des éclaircissements qui, dans ce moment-ci, seraient très-dangereux. (Vous avez raison ! — Très-bien !)

“ Je le répète, si la discussion s’engage, pour le malheur du pays, vous verrez que ce n’est pas nous