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salut qu’à leur retraite ; et, sans fusils, les vêtements déchirés, ils se sont réfugiés sur la place Vendôme. Aussitôt les gardes nationaux, saisissant leurs armes, se sont portés immédiatement en ordre de bataille jusqu’à la hauteur de la rue Neuve des Petits-Champs.

“ La première ligne avait reçu l’ordre de lever la crosse en l’air si elle était rompue, et de se replier derrière la troisième ; de même pour la seconde ; la troisième seule devait croiser la baïonnette, mais recommandation fut faite de ne pas tirer.

“ Le premier rang de la foule, qui comptait environ 800 à 1 000 personnes, se trouve bientôt face à face avec les gardes nationaux. Le caractère de la manifestation se dessine alors nettement. On crie dans les rangs des prétendus gens de l’ordre : ‘ À bas les assassins ! ‘ À bas le Comité Central de la garde nationale ! ’ Les gardes nationaux républicains sont l’objet des plus grossières insultes. On les appelle, ‘ Assassins ! brigands ! lâches ! ’

“ Des furieux saisissent les fusils des gardes nationaux, arrachent le sabre d’un officier. Les cris redoublent. La manifestation se transforme en véritable émeute. Un coup de revolver tiré par cette bande de furieux féroces, s’intitulant eux-mêmes défenseurs de l’ordre, atteint à la cuisse le citoyen Majournal, lieutenant d’état-major de la place, membre du Comité Central.