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Quant aux nominations du commandant en chef de la garde nationale, du chef d’état-major général, du commandant en chef de l’artillerie, et des chefs de légions, il n’en avait pas même été parlé dans les discussions qui avaient eu lieu à l’assemblée.

L’amiral Saisset n’ignorait pas l’opinion du gouvernement et de l’assemblée de Versailles sur ce sujet. Il savait bien que le chef du pouvoir exécutif, les ministres et toute l’assemblée, sans exception, y compris lui Amiral Saisset, Messieurs Schoelcher, Louis Blanc, Langlois, et tous les députés de la gauche, étaient formellement opposés à la nomination des commandants supérieurs de la garde nationale par cette dernière.

Du reste la nomination des commandants Saisset, Langlois et Schoelcher à leurs hautes fonctions, par les maires et les adjoints de Paris, n’était-elle pas la négation la plus absolue des droits de la garde nationale.

Après cela et après avoir accepté les bénéfices de ces nominations illégales et destructives du droit, l’Amiral Saisset pouvait-il être bien-venu à promettre à la garde nationale le respect de ses droits ? Il ne pouvait y avoir doute pour personne sur le but secret que poursuivaient les maires, les adjoints et les députés de Paris, unis à l’assemblée de Versailles. Ils voulaient étouffer dans son berceau la Révolution du 18 mars.