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En lisant cette proclamation la population parisienne se demandait avec surprise depuis quand des magistrats municipaux, maires et adjoints, élus pour administrer des mairies, avaient le mandat de nommer à des commandements militaires de premier ordre, et où ils avaient puisé le droit d’usurper la souveraineté du peuple et de ravir à ce dernier le droit imprescriptible de procéder lui-même à l’élection de tous les chefs de la garde nationale, depuis le caporal jusqu’au général en chef.

Cette prétention des magistrats municipaux, aussi ridicule qu’outrecuidante et qu’arbitraire, après la Révolution du 18 mars, accomplie par le peuple pour reconquérir précisément le droit de nommer le commandant en chef de la garde nationale et l’assemblée communale, était bien faite pour inspirer le mépris le plus profond et soulever l’indignation générale. C’est ce qui arriva.

Dès lors les maires, adjoints et représentants de Paris furent estimés à leur juste valeur et considérés pour ce qu’ils étaient réellement, c’est-à-dire pour des réactionnaires alliés de Versailles et ennemis du peuple, de ses droits et de son émancipation politique et sociale.

L’Amiral Saisset, qui s’était écrié à l’assemblée de Versailles : “ Marchons de suite sur Paris, ” chercha alors à atténuer le mauvais effet que sa nomination produisait.