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à la cause de la Commune, mais encore à celle de la République.

Si le 21 mars, trois jours après le triomphe de la Révolution du 18, les maires, les adjoints et les députés de Paris s’étaient franchement, ouvertement raillés à la cause de la révolution communale qui s’accomplissait, et que les élections du 22 devaient légitimer et consacrer, il est certain que cette cause aurait été complètement gagnée dans l’opinion publique, et que l’assemblée de Versailles et le gouvernement de M. Thiers auraient été impuissants à s’opposer plus longtemps à son triomphe définitif.

Mais malheureusement il n’en a pas été ainsi. Messieurs les députés de la gauche, les maires et les adjoints, en donnant leur appoint à l’assemblée de Versailles, ont porté un coup fatal à la Révolution, au triomphe de la cause communale, et ils ont rendu inévitable la guerre civile, les massacres et les transportations qu’ils redoutaient. Ces représentants et ces magistrats peuvent être considérés à juste titre comme responsables du sang versé et de la réaction qui a suivi.

Si un jour la République succombe, ils pourront s’accuser en toute justice d’avoir été les principaux auteurs de sa chute.

Les difficultés et l’opposition que les députés, les maires et les adjoints de Paris firent aux élections communales, qui devaient avoir lieu le 22 mars, obli-