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“ Vous voyez qu’à la presque unanimité la presse de Paris a protesté contre le coupable attentat dont Paris est victime. Et pour ce qui est de la question que nous discutons, je le déclare, oui, Paris doit avoir sa représentation. Nous avons préparé, de concert avec le ministre de l’intérieur, un projet de loi dans ce sens. S’il ne s’agissait que de rendre à Paris la liberté des élections, la majorité de cette Assemblée rendrait à Paris des droits longtemps discutés. Mais ces questions ne sont pas celles qu’on discute à Paris.

“ Il y a des doctrines funestes qu’on nomme en philosophie l’individualisme, et le matérialisme en politique : la République au dessus du suffrage universel. Avec cela on peut faire croire à Paris qu’il peut avoir son individualité propre, vivre de son autonomie, et il est triste après tant de siècles de se trouver en face d’une sédition qui pourrait être ramenée par la fable des membres et de l’estomac.

“ Comment donc ! Paris voudrait-il se séparer de la province, des ruraux, comme on dit ? Comment Paris pourrait-il soutenir cette erreur politique et sociale, après ce siège qu’il a supporté avec tant d’héroïsme ? Il a pu comprendre que la séparation d’avec la province était pour lui la mort. Une commune libre, c’est la servitude directe.

“ Il m’a paru, dans un mouvement aussi extraordinaire, qu’il n’était pas hors de propos de signaler l’erreur qui a pu entraîner des hommes abusés. Com-