Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.

M. Jules Favre. — C’est un acte d’accusation.

M. Clémenceau. — Je crois que le gouvernement a fait des fautes, mais ces fautes ne sont rien à côté des crimes qui ont été commis. (Ah ! ah !)

“ Les maires avaient promis de faire tout leur possible pour amener une solution pacifique. J’ai dit pour ma part au ministre de l’intérieur que, sans le transfert de l’Assemblée nationale à Versailles et la suppression des cinq journaux, tout aurait été fini il y a dix jours.

“ Le chef du pouvoir exécutif nous dit : Vous ne satisferez point ces hommes avec votre loi ; mais je ne tiens pas à les satisfaire. Je veux donner un soutien aux hommes d’ordre qui se trouvent dans Paris. Ils sont en majorité. Sans cela vous serez obligé d’employer la force, vous aurez toute la responsabilité de vos actes.

M. Jules Favre. — Tout à l’heure, le président du conseil vous disait : Que Paris fasse un signe, nous serons avec lui. Nous n’avons jamais cessé d’être avec lui. Mais le temps presse, c’est par des actes énergiques qu’il faut combattre le mal. Les citoyens de Paris n’acceptent qu’en frémissant le joug honteux qu’on leur impose. Des journaux ont donné un grand exemple. Alors qu’ils sont sous le couteau des assassins, ils ont rédigé la protestation suivante :

“ (Il lit la protestation des journaux et les signatures.)