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n’en reconnaître aucune demain, est-il possible de faire des élections vraies, c’est-à-dire libres ? Non. Nous demandons que la chambre se prononce contre l’urgence.

M. Tirard. — Nous ne contestons point ce fait. Oui, il faut que les élections soient libres. Mais croyez-le, si nous vous demandons l’urgence pour ce projet, c’est que nous en sentons l’absolue nécessité. Nous avons fait tout ce qui était possible, nous avons affronté les plus grands périls depuis deux jours.

M. Thiers. — Et nous aussi.

M. Tirard. — Mais Paris a été abandonné par le gouvernement.

M. Thiers. — Non !

M. Picard. — Les ministres ont été expulsés par la force.

M. Tirard. — Je ne fais que constater un fait, nous ne blâmons personne. .....

“ Je reviens aux faits. Nous nous sommes réunis dans nos mairies sans pouvoirs qui nous permissent d’intervenir en rien. J’ai été hier avec deux de mes collègues au ministère de l’intérieur. La garde nationale venait de l’envahir, nous avons dû nous retirer. En un mot, nous sommes restés dans nos mairies, et cette nuit seulement le ministre de l’intérieur nous a envoyé les pouvoirs nécessaires pour agir au point de vue administratif. Nous avons reçu des délégués de l’Hôtel-de-Ville, auxquels