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souffrent donc, ils sont dans la gêne, dans la misère, et ne tardent pas à tomber dans le paupérisme.

Notre société, chose triste à dire, en est arrivée à ce point, à cette situation terrible, mais qu’il faut bien constater : la misère des travailleurs prolétaires croît en raison directe et proportionnelle des progrès du travail, de l’industrie, des arts, des métiers, des sciences, et de la richesse sociale ; cette dernière étant accumulée entre les mains de quelques uns, d’une infime minorité exploiteuse, à laquelle elle profite seule et fournit les moyens d’opprimer la majorité travailleuse, dont elle augmente sans cesse la misère. Un organisme social qui en est arrivé là, qui produit des effets aussi désastreux, lesquels vont en s’empirant chaque jour, est un ordre social mauvais, condamné à périr, et dont les jours sont comptés.

Les sociétés comme les individus ne peuvent exister qu’à de certaines conditions normales ; quand ces dernières leur font défaut, quand les éléments strictement nécessaires à leur vie leur manquent, elles agonisent et succombent bientôt.

Ce sont là précisément les phénomènes qui se produisent aujourd’hui ; aveugle qui ne les voit pas, coupables sont ceux qui ne veulent pas céder à l’évidence, et qui cherchent dans les moyens empiriques des remèdes qu’ils ne pourraient trouver que dans la science sociale.