Page:Véron - Mémoires d’un bourgeois de Paris, tome 1.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ordonnance du roi supprima la Faculté de médecine de Paris.

Voici cette ordonnance et les considérants :

Considérant que des désordres scandaleux ont éclaté dans la séance solennelle de la Faculté de médecine de Paris du 18 de ce mois, et que ce n’est pas la première fois que les étudiants de cette école ont été entraînés à des mouvements qui peuvent devenir dangereux pour l’ordre public ;

Considérant que le devoir le plus impérieux des professeurs est de maintenir la discipline sans laquelle l’enseignement ne peut produire aucun fruit, et que ces récidives annoncent dans l’organisation un vice intérieur auquel il est pressant de porter remède ;

Sur le rapport de notre ministre secrétaire d’État au département de l’intérieur,

Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

Article premier. — La Faculté de médecine de Paris est supprimée.

Art. ii. — Notre ministre de l’intérieur nous présentera un plan de réorganisation de la Faculté de médecine de Paris.

Art. iii. — Le montant de l’inscription du premier trimestre sera rendu aux étudiants, et le grand maître pourra autoriser ceux d’entre eux sur lesquels il aura recueilli des renseignements favorables à reprendre cette inscription, soit dans les Facultés de Strasbourg, de Montpellier, soit dans les écoles secondaires de médecine.

Art. iv. — Notre ministre secrétaire d’État au département de l’intérieur est chargé de l’exécution de la présente ordonnance.

M. de Sémonville se vantait de savoir au débotté tout ce qui se disait, tout ce qui se faisait dans le moindre chef-lieu, comme dans une grande ville ; il appelait le perruquier-coiffeur le plus répandu, et le médecin le plus en renom. Le premier lui apprenait ce qui se disait et se faisait en bas, le second ce qui se disait et se faisait en haut.