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l’administration communale et départementale qui devait être discutée en 1820, et qui fut reprise seulement en 1828, par le ministère Martignac.

Toutes ces lois furent en grande partie l’œuvre de M. Guizot ; elles furent préparées au conseil d’État, et il en avait été presque constamment le rapporteur dans les comités, jusqu’au moment où il fut appelé à la direction générale de l’administration communale et départementale au ministère de l’intérieur.

Je rapporterai ici diverses circonstances qui n’ont jamais été publiées, et qui prouvent la participation active et persévérante de M. Guizot à cette législation si constitutionnelle et si libérale, qui fut pendant plus de trente ans l’honneur de la France dans le monde civilisé.

La loi sur le recrutement devait être présentée par le maréchal Gouvion Saint-Cyr ; il s’agissait de rédiger l’exposé des motifs de cette loi. Le gouvernement attachait une grande importance à son adoption. La conscription impériale ayant été supprimée, il fallait pourvoir à l’entretien de l’armée, tout en respectant les principes de la charte constitutionnelle : c’est ce que devait expliquer avec sincérité et faire comprendre aux deux Chambres, à force de dextérité de langage, cet exposé des motifs.

Le maréchal Gouvion Saint-Cyr, grand homme de guerre, et qui a écrit de beaux mémoires sur ses campagnes, était peu propre à cette œuvre d’exposition et d’habile dialectique. Son esprit avait cependant, plus que celui de ses collègues MM. les maréchaux de France, l’intelligence du côté philosophique et libéral des cho-