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Dans la table du Moniteur, on confond encore M. Guizot, secrétaire général du ministère de l’intérieur, avec M. Guizot, son frère, simple chef de bureau. Voici ce qu’on lit dans la table du Moniteur : « Guizot, secrétaire général du département de l’intérieur. — Son vote sur l’acte additionnel, 546. — Son remplacement au ministère de l’intérieur, ibid. »

Par suite de l’erreur du Moniteur, ou par confusion volontaire, on a souvent attribué à M. Guizot aîné la signature et l’adhésion à l’acte additionnel de Jean-Jacques Guizot, son frère. M. Guizot, le secrétaire général, fidèle à ses principes, ne prit aucune part aux votes qui acceptèrent l’acte additionnel.

M. Odilon Barrot, dans la note de la seconde édition du mémoire que j’ai déjà citée, se plaint aussi d’avoir été calomnié, et d’avoir été appelé chef des fédérés.

« A l’arrivée de l’usurpateur, dit-il, je me dépouillai de suite des titres d’avocat aux conseils et à la cour de cassation, que je tenais de la munificence du roi ; je n’eus point à fausser mon serment. Je n’ai repris mes titres qu’au retour de Sa Majesté. Je votai contre l’usurpation sur le registre ouvert au greffe de la chambre de police correctionnelle. Et, enfin, je signai, dans la chambre des avocats, une pétition qui, près d’un mois avant le retour de Sa Majesté, demandait, au milieu même des cris des fédérés : Le roi et la charte.

» Tacite nous avait bien appris que, sous Tibère et Néron, vivait une race de délateurs impudente, absurde et atroce ; mais ce qui était réservé à nos malheureux temps, c’était de voir cette race non-seulement se for-