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et ses amis, MM. les frères Bertin, fondateurs et propriétaires du Journal des Débats, dont on les déposséda sous l’empire.

M. l’abbé de Montesquiou, M. Royer-Collard, M. Guizot, étaient restés à Paris ; M. de Talleyrand n’avait pas quitté Vienne.

M. Odilon Barrot fut un des témoins du départ du roi Louis XVIII du palais des Tuileries.

Dans la seconde édition d’un mémoire devenu très-rare, M. Odilon Barrot écrit en note le récit suivant :

« Dans le mois de mars 1815, lorsque le gouvernement fit un appel à la garde nationale de Paris, j’écrivis au capitaine de la compagnie de grenadiers du 4e bataillon de la 11e légion, pour me mettre, avec quelques amis, à sa disposition. Je montais la garde dans les appartements du roi, dans la nuit de son départ. Sa Majesté vit nos larmes et contint l’élan de notre enthousiasme. Je suis certain que cette scène touchante ne s’est pas effacée de sa mémoire ; elle est à jamais gravée dans la mienne. »

À la rentrée si imprévue de l’empereur au palais des Tuileries, M. Guizot donna sa démission des fonctions de secrétaire général du ministère de l’intérieur ; il conserva le titre de professeur à la Faculté des lettres.

M. Guizot avait un frère : ce frère s’appelait Jean-Jacques Guizot ; il est mort à Paris plusieurs années après la révolution de juillet 1830. Jean-Jacques Guizot ne se crut pas obligé de se démettre de fonctions purement administratives. Il était chef de bureau au ministère de l’intérieur. Il y a plus : l’empereur Napoléon ayant pro-