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grâce, une foule de ces mélodies trouvées qui surprennent et charment l’oreille pour la première fois, et dont on se souvient toujours, dans le talent inépuisable de M. Auber. Le dernier opéra qu’il a fait représenter, Marco Spada, semble être une œuvre de sa plus brillante jeunesse.

M. Auber a en portefeuille des œuvres inédites dont voici la liste :

Trois quatuors pour deux violons, alto et violoncelle ;

Un opéra en un acte ;

Un opéra en trois actes ;

Une messe ;

Des litanies ;

Un acte d’un opéra de circonstance.

Ce fut l’ouverture du Calife de Bagdad, exécutée sur le piano avec accompagnement de violon et de flûte, à une distribution de prix, qui nous valut les grandes et nombreuses partitions d’Halévy. Encore au collège, il fut charmé par ce concert d’instruments. Le fils du maître de pension, M. Cazot, très-bon musicien et répétiteur au Conservatoire, encouragea et seconda les dispositions du jeune Halévy. À douze ans, Halévy obtenait, au Conservatoire, un prix d’harmonie.

La classe de Cherubini, au Conservatoire, était tout à la fois la plus enviée et la plus redoutée : enviée, à cause de l’éclatante renommée du maître ; redoutée, à cause de ses rebuffades. Halévy passa bientôt de la classe de Berton dans celle de Cherubini ; au bout de quelques mois de rudes épreuves, il sut mériter l’intérêt et l’attachement du maître, intérêt et attachement qui devin-