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sité et la controverse, sommeilla cependant tant que dura l’empire ; il fallut que la guerre européenne cessât, que la restauration vînt, l’olivier à la main, nous faire acheter la paix par de rudes épreuves et par de douloureux sacrifices, pour que cette philosophie nouvelle se popularisât, pour qu’elle inspirât les poëtes, les législateurs, les historiens, pour qu’elle pénétrât jusque dans nos mœurs.

Dès 1796, Joseph de Maistre publia des Considérations sur la France.

De Bonald livra à la publicité plusieurs Traités de 1793 à 1802, et la Législation primitive.

Chateaubriand fit paraître aussi, dès 1802, le Génie du christianisme.

Le livre du comte Joseph de Maistre fut écrit pour tout rapporter à Dieu, pour battre en brèche, à force d’idées pleines d’audace et de nouveauté, l’Encyclopédie, toute la philosophie du dix-huitième siècle, et pour accabler du plus haut mépris la révolution et les révolutionnaires.

Dans un ouvrage que j’ai déjà cité, M. Nettement définit d’un mot la Législation primitive de M. de Bonald : C’était, dit M. Nettement, une tentative de restauration universelle.

De Bonald reconstruisait dans son livre toute la société avec le seul levier de la logique : « La révolution, disait-il, qui a commencé par la déclaration des droits de l’homme, ne finira que par la déclaration des droits de Dieu. »