cadre est si vaste, et qui comprend tant de sciences diverses, exerce puissamment la mémoire, et accoutume l’esprit à des classifications logiques et à des méthodes claires et raisonnées. L’étude de la médecine, en nous apprenant à scruter et à définir toutes les conditions de la vie, toutes les conditions de la mort, en nous rendant témoins de toutes les douleurs de l’homme, de tous les hasards de ses maladies, de toutes les chances de désorganisation de ses tissus, de la formation pathologique et capricieuse de tissus nouveaux, en nous faisant souvent assister, désarmés et impuissants, à ces accidents imprévus qui tuent lentement ou qui tuent comme la foudre, l’étude de la médecine élève l’âme, donne de la force et de la virilité à l’esprit et au caractère, et inspire cette haute et courageuse philosophie, qui ne saurait exclure ni les dogmes de la religion, ni les élans de la foi.
J’ai fait de la médecine et de la physiologie, même à l’Opéra ; la science de l’anatomie et de la physiologie peut fournir des renseignements et des conseils utiles à l’art de la danse comme à l’art du chant. L’anatomiste et le physiologiste peuvent mieux encore que les Vestris et les Taglioni prononcer sur l’avenir du jarret d’un danseur, ou mieux qu’un Garcia ou qu’un Bordogni, prononcer sur l’avenir d’un larynx, cet organe de la voix qui est pour ainsi dire le jarret du chanteur.
J’aimais cette étude, cette pratique si émouvante de la médecine, et lorsqu’il me fallut renoncer à continuer ces travaux qui n’avaient cependant point été sans fruits, j’en éprouvai des regrets pleins d’amertume.
Les souvenirs de mes longues années d’études trouve-