Page:Véron - Mémoires d’un bourgeois de Paris, tome 1.djvu/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dalberg, du prince de Bénévent, son secrétaire Roux de Laborie tenant la plume.

Cette déclaration rédigée, M. de Dalberg en fit aussitôt une copie pour l’impression, mais toutes les imprimeries étaient fermées ; enfin, vers midi, Roux de Laborie entra dans l’atelier d’imprimerie de l’éditeur Michaud, frère de Michaud de l’Académie française ; un grand nombre d’ouvriers composaient des proclamations du roi Louis XVIII, de la famille royale, et celle du prince de Schwartzenberg ; Roux de Laborie apprit là que toutes ces proclamations s’imprimaient par ordre des commissaires du roi de Sémallé et de Polignac.

Entre la proclamation du prince de Schwartzenberg et la déclaration de l’empereur Alexandre qui se publièrent à un seul jour de distance, il y avait un grand pas de fait.

Le prince de Schwartzenberg parlait surtout de la conservation et de la tranquillité de Paris.

L’empereur Alexandre parlait des rois légitimes, de la constitution que la nation française se donnerait, du sénat chargé de désigner un gouvernement provisoire et de préparer une constitution.

M. Michaud porta bientôt l’épreuve de la déclaration de l’empereur Alexandre au prince de Talleyrand ; ils la relurent ensemble, et cette lecture était à peine commencée, que débouchèrent aux cris de Vive le roi ! de tous les côtés de la place Louis XV, des groupes nombreux de royalistes portant des cocardes blanches et distribuant des proclamations de la famille royale et du prince de Schwartzenberg.

Ce mouvement royaliste fit vite des progrès. À une fe-