CHAPITRE V
LES SCIENCES, L’INDUSTRIE, L’AGRICULTURE, LES ARTS ET LES LETTRES SOUS L’EMPIRE..
On a traité de haut en bas la littérature de l’empire, on a poussé la sévérité de la critique jusqu’au dédain. L’empereur, dont le génie comprenait et embrassait tout, aimait les lettres ; il les aimait pour elles et pour la gloire de son règne ; il eut voulu pouvoir faire manœuvrer l’esprit humain, comme il faisait manœuvrer ses vieux bataillons ; il enviait au siècle d’Auguste et au siècle de Louis XIV leurs poëtes, leurs écrivains, leurs orateurs de génie. Il a dit quelque part qu’il eût pris Corneille pour premier ministre. Il eût nommé Racine sénateur, richement pensionné Molière, fait lire à Saint-Cloud les Femmes savantes et le Misanthrope ; on eût représenté ses chefs-d’œuvre sur tous les théâtres de la cour. Aurait-il laissé jouer Tartufe ? Il eût aimé et souvent reçu Boileau, comme représentant dans les lettres