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lante à force d’épreuves, ne doit sa sagesse du jour qu’aux dures leçons de l’expérience. Nous avons vu, à la fin du siècle dernier et au commencement du dix-neuvième siècle, qu’en révolution le sang appelle le sang, et nous sommes devenus humains et modérés. Nous avons vu qu’en sacrifiant trop l’ordre public à la liberté, on en venait à sacrifier la liberté à l’ordre public, et nous sommes devenus, je ne sais pour combien de temps, prudents, soumis et faciles à être gouvernés.

Avec l’empire finissent surtout un grand capitaine et une nation guerrière qui, de compagnie, s’étaient couverts de gloire sur les champs de bataille. Avec la restauration commence une société nouvelle, libre, honnête, polie, chevaleresque et lettrée.