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des au Lycée impérial qu’en qualité d’externe, et je ne cessai ainsi de demeurer chez mon père.

Mes études finies, il fut décidé que j’étudierais la médecine.

Dans la maison qu’habitait mon père demeurait le docteur Auvily, qui fut nommé, en 1811, médecin du roi de Rome. La réputation de ce médecin des enfants et les honneurs dont il fut bientôt entouré tentèrent ma jeune ambition.

Nommé au concours, en 1821, premier interne des hôpitaux, je fus reçu docteur-médecin en 1823, à la Faculté de Paris. Je consacrai à l’étude de la médecine de longues années.

Quelle vie pleine d’émotions et d’intérêt que celle d’un étudiant en médecine ! Ces confraternités, ces associations improvisées autour d’une table de dissection ; ces voyages par bandes pour l’étude de la botanique ; ces rencontres de nombreux condisciples, dans les hôpitaux, autour du lit des malades et aux cours variés de la journée (M. Charles de Rémusat, de l’Académie française, suivait assidûment avec nous le cours de chimie de M. Thénard) ; l’étude du caractère, de l’esprit, du savoir, du talent des professeurs : esprit, savoir, talent de qualités et de portées bien diverses ; l’étude presque involontaire des aptitudes, des ambitions et de l’avenir des nombreux camarades d’amphithéâtre et de concours ; les révélations toujours nouvelles de l’observation et de la science : tout cela remplit la longueur des jours et sert de garde-fou à cette fièvre chaude qu’on appelle la jeunesse.