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Il n’y avait alors que des défenseurs prés le tribunal de commerce. Le titre d’agréé n’était point encore inventé. Bien entendu qu’en 1809, comme aujourd’hui, il existait près le tribunal des gardes du commerce.

C’était en plein vent et dans l’église des Petits-Pères, près de la place des Victoires, que se tenait la Bourse de Paris. Elle restait ouverte depuis deux heures jusqu’à trois, excepté les dimanches et fêtes. On disait alors : « Que fait-on dans le ruisseau ? » comme on dit aujourd’hui : « Que fait-on dans la coulisse ? »

Les péripéties étaient là, comme on le pense bien, nombreuses et fréquentes à raison des événements importants qui se succédaient avec tant d’imprévu et de rapidité. Ainsi, du 5 mai 1804 au 31 mars 1814, la rente 5 0/0 a varié d’un maximum de 87 fr. à un minimum de 44 fr., et les actions de la Banque de France de 1,430 fr. à 480 fr.

De l’église des Petits-Pères, vers la fin de l’empire, la Bourse fut transférée au rez-de-chaussée dans la cour du Palais-Royal.

Les agents de change étaient nommés par l’empereur.

Parmi les agents de change de 1809, on retrouve des noms restés célèbres par une grande existence et par une grande fortune : Leroux, Péan de Saint-Gilles, Archdéacon, Bailliot, Boscary de Villeplaine, Boscary jeune, Lacaze, Lagrenée, Manuel, Richard-Montjoyeux, Tasté, etc.

À côte de la Banque de France, s’était élevée la caisse