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L’Archiduc Leopolde, de celles de Tirolle, & de Trente, le Duc de Bauieres des Siẽnes, & le Duc de Neubour de celles de Norgouia & Cleues, ce que ie feray voir quant i’en ſeray requiſe. Neantmoins i’entend tous les iours parler dans la France des hõmes qui croyent eſtre tres capables dans la cognoiſſance de la Nature, & dans les Lettres humaines, qui ne peuuent croire qu’il y aye des Mines, ny que les hommes les puiſſent trouuer, ſi ce n’eſt par la conferance des Demons : mais s’ils auoient deſpençez deux cent mille liures, comme moy, aux recherches de celles de France, ils changeroiẽt leur propoſition à vne ferme & Saincte croyance : mais ce n’eſt pas d’aujourd’huy que l’ignorance eſt accompagnée de malice, & que le poltron hay le vaillant.

Pour concluſion, ie ſupplie tous les Miniſtres de l’Eſtat & des Finances de ſe garder de ſes gens là, qui demandent de l’argent pour aller chercher les Mines qui n’ont iamais cogneuës, & n’apportent aucuns teſmoignages des Princes & pays où ils ont faict leurs apprentiſſages, des Mines qu’ils ont deſcouuertes, ny des ouuriers qui les ont ſeruis : car ie craindrois que l’argent deſpencé leur rapport fuſt que les Mines couſteroient plus à les ouurir qu’elles ne rapporteroient de profit, bien que ie ſouſtiendray touſiours, au peril de ma vie, que ce mal procederoit de leur propre ignorance, & offre de faire voir à mes frais & deſpens que les Mines de France ſont auſſi bonnes que celles d’Espagne & d’Hõgrie, & plus faciles à trauailler, à moins de frais, & de peril.

Et quoy que la deſpence y ſoit requiſe, ie m’y ſoubzmets derechef, encore qu’iniuſtement, & en ſeruant fidellement ſa Majeſté i’aye eſté deſpouillée d’vne grande partie de mes biens, Bagues, Pierreries, Inſtruments propres à cét effect, Papiers, & Memoires, Or, & Argent, Mines, & Eſpreuues de tous les lieux cy deſſus nommez, par Tovche, Grippe Minav, ſans