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VÉNUS EN RUT


vous déranzez l’un ou l’autre, vous perdez mon amitié ; ze veux que tout le monde s’amuse.

Honoré n’aurait pas quitté prise, quand la maison se serait écroulée ; j’étais un peu honteuse, mais le voyant si gai, je lui dis :

— Ma foi, l’abbé, pourquoi êtes-vous venu de si bonne heure ?

— Continuez, mes amis, chacun son rôle, ce n’est pas trop ; cet enfant est aussi beau que Sérubin, joué par Olivier. Reste, petit, fous ta maîtresse, je vais t’y essiter.

À l’instant, embrasé par la vue du plus joli fessier de l’Europe, il encule sans miséricorde mon cher fouteur, qui voulait se fâcher. Je lui dis tout bas : — Souffre-le pour moi, je t’en tiendrai compte ; ne pense qu’à moi, va toujours, d’ailleurs tu auras quelque plaisir, et le mien en augmentera.

Honoré se serait jeté pour moi dans les flammes ; il fit quelques grimaces, mais les coups de l’abbé m’étant tous rendus par lui, je les sentais et j’en récompensais mon cher patient par des caresses qui le portaient aux cieux.

L’abbé, mon petit et moi, nous finîmes notre course ensemble, et, comme ces deux libertins se pâmaient, chacun pour leur compte, je supportai toute la fatigue ; elle ne fut pas longue ; Succarino, transporté de joie, d’avoir eu encore une nouveauté, devint l’ami favori d’Honoré,