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VÉNUS EN RUT

Il me le mit si chaudement, il attaqua mes nerfs avec tant d’impulsion, il me fit des attouchements si coquins où il en voulait venir, que, l’imagination exaltée, je lui dis, sans le vouloir :

— À toi, l’abbé.

À l’instant il me retourne et me place dans la vraie manière ; il tire de sa poche une fiole d’une huile odorante ; il en frotte avec le bout du doigt le passage qu’il désire, s’en garnit, se présente, et me l’insinue, sans douleur.

Je sentis cependant d’abord un malaise ; mais en amateur éclairé, pendant que je me plaignais un peu, il me branlait de la main droite, qu’il avait passée sous moi : à la fin je sentis quelque plaisir ; il en fut absorbé, et nous nous regardâmes en riant.

Tout en causant de l’aventure, je sentis une démangeaison qui me fit faire des mouvements, dont il s’aperçut.

— Qu’avez-vous, ma belle amie, voudriez-vous recommencer ?

— Non, pas encore, mais j’aurais bien besoin de vous pour l’ancienne méthode ; je brûle.

— Ah ! vous êtes affamée, mais, par bonheur ze suis zeune, venez sur votre trône.

Il me trousse, il me caresse, il va droit au fait, et me fout, comme si c’était la première fois de la journée.

— Charmant abbé, lui dis-je, vous devez