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VÉNUS EN RUT


— Je vois que tu as aussi ta portion de goût pour Honoré ; comme je ne suis pas assez riche pour ne m’occuper que de lui, et que nous allons travailler pour l’utile, je consens que tu t’en amuses quelquefois, et je pense que notre ami le trouvera bon.

L’enfant faisait l’enfant, craignant que je ne lui tendisse un piège ; je l’assurai qu’il ne me ferait aucune peine, au contraire plaisir, parce que, malgré ma curiosité, je n’avais point vu d’autre femme dans l’action que moi-même.

Nous étions retournées chez moi : à l’instant je renverse Fanchette sur mon ottomane, elle rit comme une folle ; je déchire son mouchoir, je lève ses jupes, j’appelle Honoré, et j’aide à son triomphe, en tenant dans mes bras la patiente qui voulait se défendre, mais qui n’eut pas plutôt senti les approches de son petit mouton, qu’elle fut plus douce que lui, jusqu’à l’instant où ne se connaissant plus, elle me tordait les bras avec une force étonnante, tant elle était passionnée : ses reins se soulevaient avec tant d’élévation, que son cavalier fut désarçonné, ce qui nous fit rire un moment ; mais le sérieux ayant reparu, elle fut une fille très sérieusement foutue, et se levant avec gaieté, elle me fit une profonde révérence, et dit au gentil tapeur :

— Je ne vous appellerai plus mouton, vous êtes un petit taureau.

  
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