Page:Vénus en rut, 1880.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
79
VÉNUS EN RUT


mes plaisirs trop fréquents : le docteur la Mortelière m’ordonna les bains d’Aix ; j’y fus. On connaît ces bains fameux de Sexius, dont l’eau, d’une douce chaleur, a des qualités dont on ne fait pas assez d’usage.

La maison qui les renferme a plusieurs cabinets séparés avec leurs baignoires de marbre blanc ; on y descend par des marches égales ; on peut y graduer la chaleur à volonté ; il y a des chambres où deux personnes de même sexe peuvent entrer ; mais un peu de tricherie se glisse partout.

Je fus dans un de ces réduits, et je m’y plongeai avec Fanchette ; l’idée d’y faire venir Honoré habillé en fille m’amusa, et Fanchette me promit d’en faire, le lendemain, une jolie Provençale : nous arrangeâmes cette folie ; la directrice des bains ne soupçonna rien.

Nous eûmes, Fanchette et moi, une plaisante querelle ; cette petite pétulante me dit qu’elle habillerait Honoré, qu’elle serait très discrète, mais qu’elle voulait être de la partie, non pour diminuer mes plaisirs, mais pour voir et entendre comment on baisait une femme dans l’eau ; ce qui, depuis longtemps était une de ses fantaisies, comme à moi d’en essayer ; je consentis.

Honoré dit qu’il serait charmé d’avoir une connaisseuse pour témoin, et qu’il espérait se